En 1817, le mathématicien et physicien allemand Karl Friedrich Drais von Sauerbronn a jeté les bases du vélo moderne, grâce à la Laufmachine. Ce véhicule était composé de deux roues en bois, reliées par une poutre; le conducteur s’asseyait sur la selle tandis que, pour propulser et guider la machine, il poussait sur le sol avec ses pieds. La machine était guidée par le biais d’un levier. La Laufmachine – également connue comme ‘draisine’ ─ était très semblable à la draisienne comme nous la connaissons à l’heure actuelle. Un an plus tard, son invention était imitée au Royaume-Uni où un certain Denis Johnson a élaboré son propre modèle sur base d’une Laufmachine. Lorsque, dans les années 1860, une draisienne était déposée à l’atelier de la famille française Michaux pour réparation, un nouveau type de vélo était né. Il ne s’agissait plus d’une draisienne, mais d’un type de vélo permettant au conducteur de propulser la machine grâce à deux pédales. Un Michaux était caractérisé par une roue avant un peu plus grande que la roue arrière et des pédales fixes se trouvaient sur la roue avant.
Après la naissance du Michaux, il était question - pour la toute première fois - de vraies courses de vitesse. Au parc français Saint-Cloud (près de Paris), un des premiers ‘grands concours de vélocipèdes’ publics a eu lieu en 1868. Des épreuves étaient également organisées en Belgique par la suite. Les plus anciennes remontent à 1869, à Gand, Roulers et Bruxelles. Mais cette invention ne plaisait pas à tout le monde. Les utilisateurs du Michaux faisaient souvent peur aux chevaux et leurs passagers sur la route publique, en grande partie en pavés à l’époque. Ils n’étaient pas tolérés sur le trottoir non plus. Dans certaines villes, l’utilisation d’un Michaux – et parfois même de la draisienne - était interdite par la suite, ou les cyclistes étaient simplement éliminés des endroits publics.
Lorsque le britannique James Starley a obtenu un Michaux fin des années 1860, il s’est mis à bricoler. Il a converti le Michaux en high bicycle, également appelé le ‘grand bi’. Ainsi, le nom ‘bicycle’ est apparu pour la première fois dans l’histoire du vélo. Le grand bi ressemblait au Michaux, mais disposait d’une roue avant beaucoup plus grande et d’une roue arrière remarquablement petite. L’idée derrière ce type de vélo était assez simple: plus grande la roue avant (le diamètre variait entre les 120 et 180 cm), plus grande la vitesse ainsi que la distance parcourue par une rotation des pédales. Encore une fois, les utilisateurs étaient en première instance des jeunes hommes originaires de la bourgeoisie aisée. Dans quelques grandes villes, ils se réunissaient pour la première fois en vrais véloclubs, afin de défendre leurs intérêts. C’était entre autres le cas à Gand et à Bruxelles.
Dans les annales du cyclisme national, l’année 1882 constitue une année charnière. Au printemps de ’82, le Antwerp Bicycle Club a vu le jour, le club cycliste le plus ancien jusqu’à présent. Au cours de la même année, le Véloce Club Louvain était également fondé et un autre véloclub était créé à Mons. À ce moment-là, le Royaume-Uni disposait déjà d’une ligue nationale coupole avec la National Cyclist’s Union. En automne 1882, trois véloclubs bruxellois se sont réunis et ont abordé les premiers statuts d’une propre ligue nationale. Une administration provisoire s’est occupée de l’élaboration d’un règlement. En présence d’une délégation de membres de six différents véloclubs, la fondation officielle de la Fédération Vélocipédique Belge (FVB) a eu lieu en janvier 1883. Jacques Wautier, lui-même un cycliste passionné, était élu premier président. La promotion du cyclisme, ainsi que l’organisation d’un championnat annuel, faisaient partie des principaux objectifs.
Un peu plus tard, la FVB était renommée ‘Ligue Vélocipédique Belge – Belgische Wielrijdersbond’. La première initiative de la ligue nationale récemment fondée était l’organisation d’une fête fédérale, au printemps de 1893. À l’occasion de cette fête, un fameux cortège de cyclistes, accompagnés par des représentants de tous les véloclubs belges, traversait les rues de Bruxelles. Un des amateurs du cyclisme les plus connus - et habitant de Bruxelles - fin du 19e siècle était le roi Léopold II. De temps en temps, le roi était vu avec un tricycle lors d’une sortie au parc de Laeken. Sa fille, la princesse Clémentine, adorait également le vélo. Fin du 19e siècle, le roi amateur du vélo a déclaré que la Ligue Vélocipédique bénéficiait désormais de sa ‘Haute Protection”. En 1910, cet intérêt royal allait plus loin et le nom officiel de la Ligue Vélocipédique a changé en ‘Royale Ligue Vélocipédique Belge (RLVB)’.
Quatre ans après la fin de la Première Guerre mondiale, la RLVB fêtait ses 40 ans, qui méritaient d’être célébrés. À côté de l’inauguration d’un nouveau bâtiment fédéral à part entière à la Place des Martyrs à Bruxelles, la Ligue voulait faire quelque chose de spécial. Afin de créer une plaque commémorative, la Ligue a lancé un appel auprès des lecteurs de son magazine fédéral de fournir des noms de membres morts lors de la première GM. Le sculpteur bruxellois Pierre De Soete s’est occupé de la réalisation de ce mémorial. En même temps que le nouveau bâtiment fédéral, ce mémorial a été officiellement inauguré le 1er octobre 1922 et la Ligue Vélocipédique Belge était définitivement sur les rails.