Marcel Kint est le champion du monde dont le règne a duré le plus longtemps, mais pour des raisons peu réjouissantes. Après sa victoire à Valkenburg en 1938, le théâtre du Championnat du monde ferme ses portes pour huit ans, à cause de la Deuxième Guerre mondiale. Mais avant que les nuages menaçants ne recouvrent l’Europe, une dernière course pour le titre mondial est disputée. À Valkenburg, les coureurs doivent accomplir 27 tours et donc, gravir 27 fois le Cauberg. En outre, le temps est triste et pluvieux. Dans ces conditions, le Championnat du monde est une course par élimination, qui se termine par un abandon pour trois quarts du peloton. Le grand favori, Gino Bartali, ne franchit pas non plus la ligne d’arrivée. Marcel Kint tient bon jusqu’au bout et s’impose au sprint, face à deux Suisses, Paul Egli et Léo Amberg. Dix ans plus tard, c’est également à Valkenburg qu’avec Briek Schotte, un Belge monte à nouveau sur la plus haute marche du podium du Championnat du monde.
Origine: collection Noël Grégoire
Marcel Kint est professionnel depuis cinq ans lorsque la Deuxième Guerre mondiale éclate. Durant cette période, il a remporté six étapes du Tour de France, Paris-Bruxelles, le Championnat du monde et le titre belge. Pendant les années de guerre, le coureur de Flandre-Occidentale montre ses talents sur la piste. Le stylé Marcel Kint s’avère très doué pour les courses sur piste, lors desquelles il porte ce maillot. Il forme un duo de rêve avec Rik Van Steenbergen, avec qui il remporte les Six Jours de Bruxelles en 1948 et 1949. Entre-temps, Marcel Kint continue les courses sur route, avec succès. Pendant la guerre, il remporte Paris-Roubaix et la Flèche wallonne. Viennent plus tard une deuxième Flèche wallonne et Gand-Wevelgem. Marcel Kint doit son surnom, l’Aigle Noir, à son regard perçant et à ses traits bien dessinés.
Origine: collection Noël Grégoire
Jef Scherens est le roi du sprint. Il sera quinze fois champion de Belgique et décrochera également sept titres mondiaux. Dans les années 1930 et 1940, Poeske Scherens collectionne ces titres de vitesse. Sa signature est son célèbre jaillissement final, qui lui permet de remporter de nombreuses épreuves. En 1938, après six victoires consécutives, Poeske doit laisser le titre mondial au Néerlandais Arie van Vliet. Les deux coureurs s’affrontent à nouveau dans la finale du Championnat du monde de 1939, à Milan. C’est du moins ce qui est prévu. Car avant que la finale ne puisse être disputée, la Deuxième Guerre mondiale met fin au Championnat du monde. Durant les années de guerre, Poeske Scherens se voit contraint de suspendre sa chasse au titre mondial. En 1947, il remet les points sur les i. À l’âge de 38 ans, il remporte son septième titre de champion du monde. Devant un public hostile, il bat le Français Louis Gérardin au Parc des Princes, à Paris.
Origine: collection Noël Grégoire
L’année cycliste d’un coureur italien ne pourrait être plus belle que la saison 1958 d’Ercole Baldini. Il remporte le Giro, y compris quatre étapes, et devient champion d’Italie. Cerise sur le gâteau : son titre mondial à Reims. Après 30 kilomètres, le chouchou local Bobet, le Néerlandais Voorting et les Italiens Baldini et Nencini signent déjà l’échappée décisive. À trois tours de la fin, le spécialiste du contre-la-montre Baldini éperonne son cheval et part seul jusqu’à la ligne d’arrivée. Environ 240 kilomètres après s’être détaché avec ses trois compagnons, c’est en champion du monde qu’Ercole Baldini fait sauter le bouchon dans la ville du champagne.
Origine: collection Noël Grégoire
Rik Van Looy et le championnat du monde, un mariage pas toujours heureux. En 1956, il doit reconnaître son premier maître en Rik Van Steenbergen. Un Van Looy fortement déçu se classe deuxième à Copenhague, derrière son rival. Lors du Championnat du monde à Renaix, en 1963, également l’Empereur de Herentals, s’empare de la deuxième place, derrière un compatriote. Après un sprint riche en incidents, Benoni Beheyt est le premier à franchir la ligne d’arrivée. Mais Rik Van Looy sera à deux reprises champion du monde. En 1960, sur le Sachsenring, dans l’ancienne Allemagne de l’Est, il termine magistralement au sprint le travail de l’équipe belge. Le champion du monde en titre, Darrigade, et le Belge Cerami montent sur le podium à ses côtés. Un an plus tard, Van Looy se succède à lui-même à Berne. Van Looy, avec Jef Planckaert et Willy Schroeders, veillent à contrer toute échappée. Sur une roue arrière cassée, Van Looy sprinte vers son deuxième titre mondial.
Origine: collection Noël Grégoire
Le parcours du Championnat du monde 1964 s’étend à l’ombre du mont Blanc. Pourtant, le dénivelé sur le circuit de Sallanches n’est pas impressionnant. Un jeune Néerlandais y voit ses efforts dans la phase finale récompensés par le titre mondial. Jan Janssen n’a que 24 ans, mais est loin d’être un inconnu. Avec deux victoires d’étape au Tour de France et le maillot vert, il a déjà montré avant le Championnat du monde qu’il en a dans la manche. Quatre ans plus tard, un maillot jaune vient rejoindre les trois modèles verts. Il devient le premier Néerlandais à gagner le Tour de France. Chez les amateurs, le titre mondial revient également à un jeune coureur en 1964, à Sallanches. Son nom? Eddy Merckx.
Origine: collection Noël Grégoire
Yvonne Reynders décroche pas moins de sept titres mondiaux : quatre sur route et trois en poursuite. Elle gagne son premier Championnat du monde à Rotheux, près de Liège. Nous sommes en 1959 et le cyclisme féminin n’en est encore qu’à ses débuts. Le Championnat du monde a en fait lieu à Zandvoort, aux Pays-Bas, mais les organisateurs ne débordent pas d’enthousiasme à l’idée de faire concourir des femmes. Va pour la Belgique, dans ce cas. Sous une pluie torrentielle, Reynders devient la deuxième championne du monde de tous les temps. Elle remporte son dernier titre sur le Nürburgring, en 1966. La presse la baptise le Van Looy féminin, mais dans la course, elle se fait son propre nom. Cinq concurrentes en tête sprintent pour le titre mondial. Reynders laisse la Néerlandaise Keetie van Oosten-Hage à trois longueurs de distance et devient pour la quatrième fois championne du monde sur route. Longtemps après ses adieux, elle fait un retour. Trois jours avant son 39e anniversaire, Reynders devient à nouveau championne de Belgique.
Origine: collection KOERS
Dans l’univers du cyclisme sur piste, Patrick Sercu est tout simplement une légende. 88 victoires dans des courses de six jours, un nombre incalculable de titres belges et européens, des records mondiaux, l’or olympique. La question est: « Qu’est-ce que Sercu ne gagne pas? » Il est également sacré deux fois champion du monde chez les professionnels, en sprint plus précisément. Lors du Championnat du monde de 1967, il l’emporte dans la première manche face à Giuseppe Beghetto. Dans la deuxième manche, l’Italien sort une surprise de son chapeau: le surplace. Mais il roule à deux reprises en arrière, ce qui signifie un nouveau départ. Lors de sa troisième tentative, Beghetto attaque de loin, Sercu parvient à le remonter et devient champion du monde. Deux ans plus tard, au Palais des Sports d’Anvers, deux Belges se retrouvent pour la première fois en finale du Championnat du monde de sprint. La révélation, Robert Van Lancker, a battu Beghetto dans une demi-finale passionnante. En finale, il ne peut pas rivaliser avec Sercu, qui l’emporte en deux manches. Les deux Belges font ensuite fraternellement un tour d’honneur ensemble.
L’orange domine au Championnat du monde de 1975. Tineke Fopma gagne chez les femmes et André Gevers chez les amateurs. Hennie Kuiper pose le couronnement chez les élites masculins. Onze ans après Jan Janssens, originaire comme lui du village d’Ossendrecht, il devient champion du monde. À environ deux tours de la fin du Championnat du monde, à Yvoir, il se détache. Cette tentative d’échappée est la quatrième, mais cette fois, c’est la bonne. Kuiper tient son effort jusqu’à la fin. Par la suite, le manque de cohésion dans le camp belge fait beaucoup parler de lui. La poursuite de Kuiper ne se met jamais complètement en place. Le grand favori, Roger De Vlaeminck, termine toutefois deuxième. Mais l’argent, ce n’est pas l’or. La déception est grande. Hennie Kuiper, champion olympique en titre, gagnera encore de grandes classiques plus tard et terminera à deux reprises deuxième du Tour de France. Ce maillot en soie était porté par Hennie dans les contre-la-montre.
Origine: collection KOERS
Freddy Maertens sera sacré deux fois champion du monde. Après son premier titre mondial, en 1976, il porte ce maillot. C’est le couronnement d’une saison formidable. Maertens remporte six étapes de Paris-Nice, la Flèche brabançonne, Gand-Wevelgem, l’Amstel Gold Race, le Championnat de Zurich et le Championnat de Belgique. Au Tour de France, il remporte huit étapes, décroche le maillot vert et finit huitième au classement général. Et ce ne sont là que les quelques temps forts. Lors du Championnat du monde à Ostuni, en Italie, les Belges doivent mettre de côté leur rivalité mutuelle s’ils veulent s’emparer du titre mondial. Malgré les tentatives effrénées de leurs opposants, ils réussissent à contrer toute échappée. Lorsque Francesco Moser démarre dans le dernier tour, seul Joop Zoetemelk parvient d’abord à suivre. Freddy Maertens les rejoint, avec l’Italien Tino Conti dans sa roue. Finalement, Moser et Maertens luttent pour le titre mondial. Dans le sprint, rien n’arrête le Belge.
Origine: collection KOERS
« La petite reine de San Cristóbal », titre la revue cycliste française Cyclisme Magazine le lendemain de la victoire de la Française Josiane Bost au Championnat du monde de 1977. Bost parvient ainsi finalement à se faire une place sur la scène internationale du cyclisme. Jusqu’à ce moment, elle se heurte, dans son propre pays, à Geneviève Gambillon, qui s’empare encore et encore des titres nationaux devant son nez et domine le cyclisme français. Lors du Championnat de France sur route, elle doit s’incliner à trois reprises devant Gambillon. Sur la piste, elle remporte cependant deux titres de championne de France, en vitesse et en poursuite. Au Championnat du monde, sa concurrente Gambillon est trop rapide. Elle remporte le titre mondial sur route en 1972 et 1974.
Origine: collection Noël Grégoire
Le tenant du titre, Francesco Moser, est certain de sa victoire. Encore vingt mètres et le Championnat du monde de 1978, sur le Nürburgring, sera terminé. L’Italien a réagi à un démarrage de Gerrie Knetemann et dépasse le Néerlandais à toute vitesse. La ligne est proche et la victoire est dans la poche, Moser pédale avec un peu moins d’ardeur. Mais Gerrie Knetemann ne l’entend pas de cette oreille et prouve que ce n’est pas un cliché de dire que les prix ne sont distribués qu’à la ligne d’arrivée. L’exubérant coureur d’Amsterdam devient champion du monde, Moser doit se contenter de l’argent. La troisième place revient au Danois Jørgen Marcussen. Pour les Belges, le Championnat du monde se termine sur une grosse déception. Roger De Vlaeminck est furieux, car avec Herman Van Springel, la sélection ne compte qu’un de ses équipiers. Ce même Van Springel termine huitième et premier Belge, mais se plaint par la suite qu’il ne croyait plus en ses propres chances.
Origine: collection KOERS
Buenos Aires, 13 octobre 1979. Kenny De Maerteleire est champion du monde chez les juniors. Pour quelques instants, car dans le sprint, il aurait gêné Greg LeMond. Décision du jury : LeMond est champion du monde, De Maerteleire reçoit l’argent. L’avenir aurait-il été différent si De Maerteleire avait pu conserver sa première place ? L’Américain remporte trois fois le Tour de France et deux fois le Championnat du monde. La carrière professionnelle du Belge s’achève après deux ans. Pourtant, il peut se targuer de nombreuses lettres de noblesse lorsqu’il passe au niveau le plus élevé. De Maerteleire est champion du monde de course aux points chez les juniors et a remporté Paris-Roubaix chez les amateurs. Après avoir fait ses adieux de coureur professionnel, il reste présent comme motard dans le monde de la course. Et il finit par devenir champion du monde sur route. Chez les masters, Kenny De Maerteleire remporte deux titres mondiaux.
Origine: collection KOERS
Avec Teun van Vliet, un nouveau talent néerlandais pointe le bout de son nez. En 1987, il remporte l’Omloop Het Volk et Gand-Wevelgem en tant que membre de l’équipe Panasonic. Dans un Omloop aux conditions rudes, il bat son compatriote Steven Rooks et le Belge Jan Goessen dans un sprint à trois. Avec trois autres coureurs Panasonic parmi les sept premiers de l’épreuve, l’équipe de Peter Post est bien présente dans la course d’ouverture flamande. Dans Gand-Wevelgem, Van Vliet règle son compte à Etienne Dewilde. Post compte à nouveau quatre de ses hommes parmi les dix premiers. L’année suivante, Van Vliet porte le maillot jaune pendant trois jours au Tour de France. Mais au début des années 1990, la carrière prometteuse du Néerlandais se termine. Il vient juste d’avoir 28 ans. La responsable est une infection intestinale chronique. Mais le calvaire de Van Vliet n’est pas fini. Une tumeur cérébrale lui est découverte à deux reprises. Mais à deux reprises, Van Vliet sera le plus fort.
Origine: collection Noël Grégoire
L’Américain Jonathan Boyer se fraye avec difficulté un chemin vers le haut parmi la foule dense de spectateurs. Encore quelques centaines de mètres et le Championnat du monde 1982, à Goodwood, en Angleterre, sera terminé. Derrière Boyer, le calme ne règne pas. C’est logique, mais qu’un autre Américain emmène la poursuite semble moins logique. Greg LeMond – dossard 163 – rejoint Boyer et le dépasse. Dans sa roue arrière, Giuseppe Beppe Saronni. L’Italien se détache et entame un long sprint qui le conduit irrésistiblement vers le titre mondial. LeMond termine deuxième, Seán Kelly troisième. Pour LeMond, c’est une évidence : Boyer ne peut pas être champion du monde. Si nécessaire, il le poursuit lui-même, car les deux hommes ne sont pas amis. De plus, LeMond estime que son compatriote n’est pas capable de décrocher le titre mondial, son avance n’est pas grande. Son action remarquable ne rapporte donc pas le titre à LeMond. Mais en 1983 et 1989, il gagne la bataille du Championnat du monde.
Origine: collection KOERS
Claude Criquielion n’a pas beaucoup de victoires à son actif lorsqu’il arrive à Barcelone pour le Championnat du monde de 1984. Il a gagné la Flèche brabançonne et la Clásica San Sebastián. Il s’est aussi classé deux fois neuvième au Tour de France. En 1979, Cricri remporte un contre-la-montre en côte sur le Montjuic. C’est précisément cette colline qui jouera un rôle décisif lors du Championnat du monde, cinq ans plus tard. Les passages sur le Montjuic, sous une chaleur de plomb, font de nombreuses victimes. 88 des 119 coureurs serrent les freins prématurément. À environ 20 kilomètres de la fin, Criquielion choisit de s’échapper. Le coureur de 27 ans peut à peine le croire : il devient champion du monde à Barcelone. Pourtant, on se souvient surtout de Claude Criquielion pour le Championnat du monde organisé quatre ans plus tard, à Renaix. En plein sprint, il est gêné par le Canadien Steve Bauer et fait une chute. Maurizio Fondriest devient champion du monde. Les images sont devenues cultes.
Origine: collection Noël Grégoire
Le groupe de tête a encore environ deux kilomètres à parcourir lors du Championnat du monde de 1985, à Giavera del Montello, en Italie. Le coureur le plus âgé du peloton – il approche les 39 ans – donne un coup de collier et s’échappe. En fonction de son compatriote Johan van der Velde, déclarera plus tard Joop Zoetemelk. Mais personne ne réagit. Zoetemelk poursuit son chemin. Lorsqu’il arrive à la ligne, aucun coureur ne l’a encore dépassé. Le vainqueur du Tour de France 1980 devient champion du monde. Ses poursuivants arrivent trois secondes plus tard avec, parmi eux, les deux champions du monde précédents (LeMond et Criquielion) et les deux suivants (Argentin et Roche). Bien que Joop Zoetemelk soit le doyen du peloton, son titre mondial n’est pas le point final de sa carrière chez les professionnels. En 1987, le coureur de 40 ans remporte encore l’Amstel Gold Race. Mais après cette saison, même Zoetemelk estime qu’il a assez donné.
Origine: collection Noël Grégoire
Au Championnat du monde de 1986, à Colorado Springs, aux États-Unis, un homme se distingue. Avant l’épreuve, Moreno Argentin est un des favoris. Après, il est le nouveau champion du monde. Un an plus tôt, il a dû laisser le titre mondial à Joop Zoetemelk. Le Championnat du monde de 1985 est disputé dans le jardin d’Argentin, à Giavera del Montello. Mais sur le circuit américain, l’Italien se montre malin. Un groupe de onze coureurs, avec notamment Argentin, Mottet et Fignon, prend la tête. Nico Emonds est également de la partie. Le seul qui parvient finalement à rester au côté d’Argentin est Charly Mottet. Mais dans le sprint en côte, l’Italien remonte très facilement le Français et s’empare ainsi du maillot de champion du monde. Dans le camp belge, il règne une ambiance d’enterrement. Ce n’est en aucun cas pour la neuvième place de Ludo Peeters que le coach national Eddy Merckx est venu aux États-Unis.
Origine: collection Noël Grégoire
Renaix et le Championnat du monde: une histoire mouvementée! En 1963, Benoni Beheyt gagne devant Rik Van Looy, après un sprint hautement tumultueux. En 1988, le Canadien Steve Bauer ferme la porte avec tant de fermeté que Claude Criquielion chute. Le troisième larron s’appelle Maurizio Fondriest. Le Sicilien n’a que 23 ans. Selon beaucoup, le titre mondial aurait presque certainement été pour Criquielion sans cet incident. Au début du dernier tour, le Belge démarre. Seul Fondriest parvient à la rattraper. À 500 mètres de la ligne d’arrivée, Bauer les rejoint. Le reste appartient à l’histoire. Bauer se déporte. Un gendarme peut s’écarter, mais pas un bloc de béton. Criquielion voit s’envoler sa chance d’un deuxième titre mondial. Fondriest prend tout à coup la tête et l’emporte. Bauer est immédiatement disqualifié. Le Français Martial Gayant et l’Espagnol Juan Fernandez, pratiquement sortis de nulle part, complètent le podium du Championnat du monde.
Origine: collection Noël Grégoire
Sur la route, Urs Freuler est redoutable. Le Suisse gagne plusieurs étapes du Giro ainsi que le Tour de son pays, mais aussi un contre-la-montre par équipe lors du Tour de France. Pourtant, c’est sur la piste que Freuler se fait réellement un nom. Outre de nombreuses courses de six jours, son palmarès contient dix titres mondiaux : deux en keirin et huit en course aux points. Freuler remporte son dernier championnat du monde en 1989. Il roule alors pour l’équipe Panasonic-Isostar de Peter Post. Le Championnat du monde a lieu au Vélodrome Georges Prévéral, à ciel ouvert, à Lyon. Cette année-là, dans la course aux points, le sprint final est décisif pour le titre mondial. Juste avant la fin, Urs Freuler et Garry Sutton ont le même nombre de points. Mais l’Australien est tiré par le maillot par un autre coureur et perd ainsi sa chance de gagner. Le Tchèque Martin Penc remporte le sprint final, et par la même occasion le bronze. Le Suisse moustachu Freuler est à nouveau champion du monde. Sutton doit se contenter de l’argent.
Origine: collection Noël Grégoire
En 1990, pour la première fois, le Championnat du monde est organisé sur le sol asiatique, à Utsonomiya, au Japon. Le grand favori est le détenteur du titre, Greg LeMond. Peter De Clercq tire le premier pour les Belges. Un groupe le suit, avec, notamment, Johan Bruyneel et Dirk De Wolf. Parmi ces échappés, il y a des Italiens, mais pas de leaders. La squadra prend dès lors les rênes en mains dans le peloton. Mais avant qu’il n’y ait une fusion, Rudy Dhaenens rallie ce qu’il reste du groupe de tête. Durant la dernière ascension, Dhaenens et De Wolf se détachent du dernier coureur restant, le Français Martial Gayant. Les deux Belges sont à présent seuls dans l’échappée. Le duo, qui roule pour l’équipe PDM pendant les 364 autres jours de l’année, unit ses forces de manière exemplaire. Dans le sprint, Dhaenens l’emporte assez aisément sur De Wolf. À huit secondes, Gianni Bugno sprinte pour le bronze.
Origine: collection KOERS
Dans les années 1990, la Française Catherine Marsal (°1971) domine le cyclisme féminin international avec sa compatriote Jeannie Longo. Marsal réalise de belles performances tant sur route que sur piste. En 1988, un an après être devenue championne du monde chez les juniors, elle s’empare du titre mondial en poursuite. Elle n’a alors que 17 ans. Deux ans plus tard, elle devient championne du monde chez les élites. Dans les années 1990 également, elle décroche l’or au Championnat de France sur route et termine première au classement final du Giro d’Italia, du Tour de l’Aude et du Tour de la C.E.E. Marsal a porté ce maillot de championne du monde (qui provient de la collection de Noël Grégoire) durant la course par étapes Canadian Tire Classic, au Canada, en 1991.
Origine: collection Noël Grégoire
En 1988, le Championnat du monde de cyclisme est organisé en Belgique. Renaix devient l’épicentre du Championnat du monde de cyclisme sur route, Gand celui des disciplines sur piste. La crème de la scène internationale de la piste s’y affronte au plus haut niveau au vélodrome flambant neuf des Blaarmeersen. Ce Championnat du monde commence sous une mauvaise étoile. Après une violente averse, il apparaît que le toit de la nouvelle piste n’est pas parfaitement étanche, de sorte que les premières manches ne peuvent débuter qu’après plusieurs heures d’épongeage. Le 25 août 1988, le dernier jour du Championnat du monde de cyclisme sur piste, trois disciplines sont encore au programme : la course de tandem pour les amateurs, le demi-fond et la course aux points. Aucun Belge ne parvient à décrocher l’or. Dans la course aux points, le Suisse Daniël Wyder s’impose. Il devient champion du monde et remporte ainsi la plus belle victoire de sa carrière. Ce maillot date de cette époque.
Origine: collection Noël Grégoire
Deux jeunes coureurs se distinguent à un jour d’écart par une médaille d’or sur le podium du Championnat du monde de 1993, à Oslo. Plus tard, ils se rencontreront à nouveau souvent dans l’ascension de cols des Alpes et des Pyrénées dans le Tour de France. En Norvège, Jan Ulrich devient champion du monde des amateurs. Lance Armstrong, alors âgé de 21 ans, décroche le même titre chez les professionnels, dans une course lessivée par des pluies torrentielles. Sur l’asphalte glissante comme une savonnette, les chutes se multiplient. Le futur champion du monde fait lui aussi brutalement connaissance avec le sol norvégien. À 15 kilomètres de la ligne d’arrivée, un Armstrong fort se détache du groupe de tête. Frans Maassen, Dag Otto Lauritzen et Gérard Rué tentent encore de rejoindre l’Américain, mais sans succès. Armstrong prend une avance suffisamment grande pour saluer le public avant d’en terminer. Johan Museeuw sprinte pour le podium, mais voit Miguel Indurain et Olaf Ludwig s’imposer devant lui. Armstrong, alors déjà une valeur sûre du cyclisme américain, remet ce maillot à Noël Dejonckheere.
Origine: collection KOERS
Au cours des semaines précédant le Championnat du monde de cyclisme sur piste de 1993, deux Britanniques luttent pour le record de l’heure. Graeme Obree est le premier à l’améliorer, Chris Boardman fait mieux une semaine plus tard. Le vélo de Graeme Obree est futuriste. Il l’a fabriqué lui-même, notamment avec des pièces de lave-linge, et a imaginé une position aérodynamique particulière. Au Championnat du monde qui se déroule à Hamar, en Norvège, il devient champion du monde de poursuite sur 4 kilomètres. Il bat Boardman en demi-finale, puis le Français Philippe Ermenault en finale. Il bat en outre le record mondial. Après avoir encore amélioré le record mondial de l’heure, en 1994, Obree ne parvient pas conserver son titre de champion du monde. Lors du Championnat du monde organisé à Palerme, il participe aux sélections, mais l’UCI lui interdit de continuer à rouler sur son vélo hors du commun. En 1995, il prend sa revanche à Athènes et devient champion du monde pour la deuxième fois.
Origine: collection KOERS
Comme souvent, les Italiens sont l’équipe à battre au Championnat du monde de 1994. Celui-ci se déroule dans leur pays, à Agrigente, en Sicile. Mais il y a aussi un certain Luc Leblanc. Après une saison difficile, le coureur pense arrêter durant l’hiver 1993. Il continue toutefois et se classe quatrième du Tour de France 1994 et remporte une étape à Hautacam. Dans l’avant-dernier tour du Championnat du monde, il rejoint le duo échappé Ghirotto-Sörensen. L’Italien parvient à tenir le plus longtemps, mais il cède à un kilomètre de la fin. Leblanc devient champion du monde. Chiappucci finit deuxième, tandis que Virenque monte sur la troisième marche du podium pour rendre la joie des Français complète. L’année après son titre mondial, Leblanc passe dans la nouvelle équipe française Le Groupement. Celle-ci cesse toutefois déjà d’exister après une demi-saison, à la suite de problèmes financiers. Luc Leblanc courra avec son maillot de champion du monde dans l’équipe Polti pendant le reste de la saison.
Origine: collection KOERS
Paris-Tours 1996 : Johan Museeuw peut assurer sa victoire finale à la Coupe du monde. Il n’y parvient cependant pas et fait une annonce à sensation : il arrête le cyclisme ! Mais il ne tient pas parole et une semaine plus tard, il est au départ du Championnat du monde, à Lugano. Ce jour-là, Museeuw, qui fête son anniversaire, est gonflé à bloc. En pleine forme, il roule dans un groupe de tête. Dans une des deux côtes, Museeuw s’échappe. Seul Mauro Gianetti, qui court à domicile, parvient encore à l’accompagner. La collaboration entre les deux hommes de tête est bonne. Dans l’ascension, Gianetti, qui est en principe le meilleur grimpeur, ne réussit pas à distancer Museeuw. Dans le sprint à deux, Museeuw parvient à laisser le Suisse sur place et roule vers un titre mondial inattendu, mais très mérité. Deux semaines plus tard, Museeuw peut à nouveau célébrer une victoire, et Gianetti aussi. Le Suisse remporte la Japan Cup, tandis que le champion du monde inscrit la Coupe du monde à son palmarès.
Origine: collection KOERS
Gagner l’étape du Tour de France le quatorze juillet: un coureur français peut-il rêver mieux? C’est ce que fait Laurent Brochard à Loudenvielle, en 1997. Mais cette année-là, il se dépasse en devenant aussi champion du monde. Avant le Championnat du monde, à San Sebastián, Laurent Jalabert est le leader chez les Français. Ceux-ci font une belle course, mais Jaja ne peut pas prétendre au titre. Comme Johan Museeuw et d’autres favoris, Jalabert ne parvient pas à se détacher. Un petit groupe de moins grands dieux du cyclisme décidera parmi lui qui pourra porter le maillot de champion du monde pendant un an. Leon van Bon lance le sprint de loin et il semble qu’il va l’emporter. Mais il est dépassé par Laurent Brochard et Bo Hamburger. En juillet 1998, Brochard dispute sa dernière course en tant que champion du monde. Avec ses coéquipiers de Festina, il est exclu du Tour de France. Brochard reconnaît avoir utilisé des produits dopants et est suspendu.
Origine: collection KOERS
La Française Élisabeth Chevanne-Brunel (°1975) prouve dès son plus jeune âge qu’elle possède le talent cycliste nécessaire. En 1992, au Championnat du monde juniors féminin (disputés pour la première fois en 1987), elle décroche la médaille d’argent. Un an plus tard, elle devient championne du monde à Perth, en Australie. En 1997, elle finit en tête du Championnat d’Europe des espoirs. « Zabou », ainsi qu’on la surnomme, peut également se targuer d’un beau palmarès pendant sa carrière chez les professionnelles, avec notamment une victoire d’étape dans la Grande Boucle Féminine Internationale et la victoire finale au Tour Cycliste féminin international de l’Ardèche. Elle a fait don de ce maillot à son compatriote Claude Lachot, dont la collection – ou du moins une grande partie – a été transférée au musée KOERS en 2020.
Origine: collection KOERS
La Lituanienne Edita Pucinskaité se fait remarquer pour la première fois lors du Championnat du monde de cyclisme en 1995, où elle s’empare du bronze alors qu’elle n’a même pas encore vingt ans. Pucinskaité parvient à se maintenir au plus haut niveau. En 1997, elle remporte le classement des jeunes et termine troisième au classement final du Giro Donne (Giro féminin). En 1999, un an après sa compatriote Diana Ziliuté, Edita Pucinskaité devient à son tour championne du monde. La championne du monde en titre, Ziliuté, termine troisième. Lors du Championnat du monde du contre-la-montre, Pucinskaité finit à la troisième place. Elle ne parvient pas à décrocher un deuxième titre mondial. En 2001, elle conquiert toutefois l’argent.
La Lituanienne fait partie des meilleures mondiales et se construit un beau palmarès de victoires et de places d’honneur dans des courses par étapes et des classiques. Ce maillot, remis au collectionneur cycliste Noël Grégoire, est un beau souvenir de sa riche carrière.
Origine: collection Noël Grégoire
En 2003, devenir champion du monde est le grand objectif du VTTiste Filip Meirhaeghe. L’année précédente, il a remporté l’argent au Championnat du monde et a inscrit la Coupe du monde à son palmarès. Parmi les prix qu’il a décrochés, on trouve également deux médailles de bronze au Championnat du monde, une médaille d’argent olympique et un titre européen. Mais il manque encore l’or du Championnat de monde. Meirhaeghe axe toute sa saison sur le Championnat du monde à Lugano. Après le signal de départ, il se laisse quelque peu pousser, mais il finit par se retrouver dans la roue du leader canadien, Ryder Hesjedal. Dans une côte, Meirhaeghe fait une chute spectaculaire, mais il revient. Finalement, il l’emporte avec une avance sur Hesjedal, qui gagnera le Giro en 2012 en tant que coureur sur route. Roel Paulissen apporte la touche finale à la fête belge avec la médaille de bronze.
Origine: collection KOERS
En 1994, l’équipe cycliste Vlaanderen 2002 prend pour la première fois le départ d’une course. Elle a été créée par les pouvoirs publics flamands afin de donner une chance en tant que coureur professionnel à de jeunes talents flamands. Au début, l’équipe compte uniquement des hommes. L’année suivante, une équipe féminine voit le jour. Vers l’an 2000, elle étend son champ d’action en incluant le VTTiste Peter Van den Abeele, quelques cyclo-crossmen et le talent du VTT trial Kenny Belaey. Belaey fait ses débuts dans l’équipe Vlaanderen en 2003. Il est alors déjà quadruple champion du monde chez les jeunes et champion du monde en titre chez les élites. Pendant sa période « Vlaanderen », le sportif de Flandre-Orientale étoffe peu à peu son palmarès. En 2003, 2004 et 2005, il termine premier de la World Cup Trial. En 2005, il est également sacré pour la deuxième fois champion du monde chez les élites, une performance qu’il réitère un an plus tard. Ce maillot date de cette époque.
Origine: collection KOERS
En 2010, le Championnat du monde a lieu pour la première fois sur le sol australien, à Geelong. Philippe Gilbert est le grand favori et se montre très actif dans la course. Lors de l’avant-dernière côte, il s’échappe. Une fois le sommet passé, le vent contraire lui rend la tâche très compliquée, car il est seul. À trois kilomètres de l’arrivée, Gilbert est repris. Un grand groupe sprinte pour le titre mondial. Les jambes rapides de Marc Cavendish et Tyler Farrar ne sont plus là, mais celles du puissant Norvégien Thor Hushovd ont pris leur place. Il sprinte magistralement vers le titre mondial. Matti Breschel et Allan Davis complètent le podium. Les Belges, déçus, doivent se contenter de la cinquième place de Greg Van Avermaet. Lors du Tour de France suivant, Hushovd ne porte pas son maillot de champion du monde pendant sept jours. Le deuxième jour, il s’empare du jaune dans le contre-la-montre par équipe. Il ne le perd que dans la huitième étape, qui conduit les coureurs à Super-Bresse. Lors de la « valse des critériums d’après-Tour de France », le champion du monde dispute le Critérium d’après-Tour à Roulers dans ce maillot.
Origine: collection KOERS
2015 est un grand cru pour Lizzie Deignan. Elle s’appelle alors encore Lizzie Armitstead. Elle changera son nom après son mariage. Deignan remporte le titre britannique, mais aussi des compétitions telles que le Trofeo Alfredo Binda, le Grand Prix de Plouay Bretagne et le championnat britannique. Avant le Championnat du monde organisé à Richmond, aux États-Unis, son nom est entouré de rouge. Un grand groupe arrive en haut de l’ascension finale de ce Championnat du monde. Lizzie Deignan démarre et effectue ainsi une première sélection. Neuf coureuses restent dans la dernière ligne droite. En tête, l’ancienne pistière Deignan contrôle la situation. C’est finalement Anna van der Breggen qui lance le sprint. Armitstead parvient à la remonter et les deux concurrentes se dirigent côte à côte vers la ligne d’arrivée. La Britannique a finalement une demi-longueur d’avance sur Van der Breggen. Lorsqu’elle réalise qu’elle est championne du monde, l’émotion la submerge.
Origine: collection KOERS
Le cuissard du contre-la-montre va comme un gant à Tony Martin. Rouler contre le temps est la spécialité de l’Allemand. Lorsqu’en 2016, le peloton arrive au Qatar, sous une chaleur suffocante, Martin a déjà trois titres de champion du monde de contre-la-montre à son palmarès. Sur la péninsule arabique, il ajoutera un quatrième et dernier maillot de champion du monde à sa collection. Martin effectue le contre-la-montre de quarante kilomètres à la vitesse insensée de 53,69 kilomètres/heure. Le Pantzer améliore ainsi son propre record. Son coéquipier Yves Lampaert roule plus vite que Tom Dumoulin, notamment, et se classe septième avec un nouveau record belge à la clé. La veille, les deux hommes ont déjà dû se mettre à la tâche, avec succès. Avec leur équipe Etixx-Quick Step, ils ont rapporté à leur directeur Patrick Lefevere un troisième titre mondial en contre-la-montre par équipe.
Origine: collection KOERS
Cinq coureurs sont parvenus à remporter trois Championnats du monde. Mais seul Peter Sagan devient champion du monde trois années successives. Le Slovaque porte ce maillot après son deuxième titre mondial, décroché à Doha, au Qatar, en 2016. Les circonstances sont très difficiles. La chaleur est accablante et un vent rude souffle. Sous l’impulsion des Belges, le peloton s’étire en éventail. De ce fait, les écarts de temps sont élevés. Un grand nombre de coureurs est hors délai au début des tours locaux. Les Belges sont encore largement représentés et maintiennent le rythme élevé. Ils veulent ainsi décourager les coureurs qui envisageraient de s’échapper. Le but est clair : Tom Boonen doit devenir champion du monde. Le Championnat du monde se joue effectivement lors du sprint. Un diable slovaque surgit irrésistiblement hors de sa boîte. Peter Sagan se succède à lui-même. Avec Mark Cavendish et Tom Boonen, deux anciens champions du monde l’entourent sur le podium.
Origine: collection KOERS
Alejandro Valverde doit laisser à Joop Zoetemelk le titre de champion du monde le plus âgé. Mais avec ses 38 ans et 5 mois, l’Espagnol a lui aussi un âge respectable lorsqu’il conquiert le titre mondial. Au Championnat du monde de 2018, à Innsbruck, le parcours grimpe. Le peloton doit franchir plus de 4500 mètres de dénivelé. Un groupe de tête composé de six coureurs entame la rude ascension finale. Parmi eux, il y a au départ trois Français, mais Julian Alaphilippe, le grand favori, craque. En haut, il reste trois coureurs: l’Espagnol Alejandro Valverde, le Français Romain Bardet et le Canadien Michael Woods. Le Néerlandais Tom Dumoulin parvient à les rejoindre. Valverde entame la dernière ligne droite en tête. À 300 mètres de la ligne d’arrivée, il attaque et ne quittera plus sa position de tête. Bardet termine deuxième, Woods troisième. Le vétéran espagnol décroche enfin l’or au Championnat du monde, après deux deuxièmes et quatre troisièmes places. L’Espagnol a fait don de ce maillot au musée KOERS lors d’une visite éclair juste avant le départ de Dwars door Vlaanderen, en 2019.
Origine: collection KOERS
En 2018, Anna van der Breggen remporte notamment les Strade Bianche, le Tour des Flandres, la Flèche wallonne et Liège-Bastogne-Liège. Pourtant, un doute flotte dans son esprit. Il lui arrive de terminer parfois à la deuxième place, par exemple à La Course by Le Tour de France, derrière sa compatriote Annemiek van Vleuten. Quatre jours avant l’épreuve sur route pour le titre mondial, à Innsbruck, c’est d’ailleurs ce qu’il se passe dans le contre-la-montre du Championnat du monde. Mais le 29 septembre 2018, rien n’arrête Anna van der Breggen. À 38 kilomètres de la fin, elle entame un solo par monts et par vaux. À la ligne d’arrivée, elle possède une avance de pas moins de 3 minutes et 42 secondes. Vient ensuite un immense soulagement. Van der Breggen s’est imposée une pression extrême en préambule à ce Championnat du monde. Maintenant qu’elle a décroché le titre mondial, elle peut évacuer le stress. Deux ans plus tard, Anna van der Breggen remporte pour la deuxième fois le Championnat du monde, à Imola.
Origine: collection KOERS
En 2018, à Innsbruck, Remco Evenepoel devient champion du monde chez les juniors dans le contre-la-montre et sur route. Depuis que le premier Championnat du monde sur route a été disputé chez les juniors, en 1975, les seuls champions du monde belges ont été Ronny Van Holen, Roger Six et Jasper Stuyven. Dans le contre-la-montre, certes beaucoup plus récent, seuls Jurgen Van den Broeck et Igor Decraene ont pu décrocher un titre mondial. Remco Evenepoel dédie son titre dans le contre-la-montre à Decraene, décédé inopinément en 2014. Evenepoel laisse le deuxième, l’Australien Luke Plapp, à 1 minute et 24 secondes derrière lui. Dans la course sur route, deux jours plus tard, il donne une nouvelle démonstration de son talent. À la suite d’une chute, il accuse deux minutes de retard, mais Evenepoel, alors âgé de 18 ans, transforme celui-ci en une avance de 1 minute et 25 secondes sur l’Allemand Marius Mayrhofer. Il est le premier junior à remporter à la fois l’épreuve sur route et le contre-la-montre lors du Championnat du monde.
Entre 2016 et 2020, Filippo Ganna est à quatre reprises champion du monde de poursuite sur piste. En 2020, à la fin d’une saison marquée par le coronavirus, il remporte le titre mondial dans le contre-la-montre sur route. En principe, le Championnat du monde aurait dû avoir lieu en Suisse. Mais en raison des mesures strictes dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, l’UCI a dû jeter son dévolu sur un autre lieu. Ce sera Imola, où un Championnat du monde s’est déjà déroulé en 1968. Le contre-la-montre est disputé sur le célèbre circuit automobile et aux alentours. Le grand favori, Ganna, fonce à toute allure et parcourt les 31,7 kilomètres en 35 minutes, 54 secondes et 10 dixièmes. Il est ainsi 27 secondes plus rapide que Wout van Aert. Ce dernier se trouve encore en sixième position environ à mi-chemin, mais il réalise une très belle performance sur la deuxième moitié et parvient ainsi à s’emparer de l’argent. Le champion européen, le Suisse Stefan Küng, termine troisième. Pour le tenant du titre, l’Australien Rohan Dennis, le Championnat du monde 2020 se termine sur une déception. Il ne finit qu’à la cinquième place.
Origine: collection KOERS