Luis Ocana lors du Tour de France 1976
Tour de France

Hurra por Luis!

Mont-de-Marsan, juillet 1973. La victoire finale de l'Espagnol Luis Ocaña est accueillie avec une grande joie dans ce village français. Pour la première fois, un coureur du Stade Montois, le club cycliste local, parvient à remporter le Tour. Outre cette victoire sur le Tour, Ocaña se forge un autre palmarès particulièrement beau. Rétrospective de la vie et de la carrière de ce remarquable franco-espagnol.

C'est au stade Montois de Mont-de-Marsan que la vie cycliste commence vraiment pour Luis Ocaña. À l'âge de sept ans, il quitte l'Espagne avec sa famille pour s'installer dans le sud-ouest de la France, où il attrape le virus du cyclisme. Après un bref passage dans un autre club cycliste français, Ocaña rejoint le Stade Montois, à quelques kilomètres de son nouveau domicile. En 1964, il remporte sa première victoire sous les couleurs jaune et noir de son nouveau club.

Après une ascension fulgurante dans les rangs amateurs, Luis est devenu professionnel en 1968 avec l'équipe espagnole Fagor. Il devient immédiatement champion d'Espagne dès sa première année. Lors du Tour d'Italie, il rencontre pour la première fois Eddy Merckx. Dans sa vie privée, les choses vont également bien pour lui. Il épouse en 68, à la Chapelle Notre Dames des Cyclistes de Labastide d'Armagnac, la française Josiane Calède.

1970, comme 1969, sera une année de succès pour Ocaña. Outre la Vuelta, il remporte également le Dauphiné Libéré. Entre-temps, il a échangé les couleurs blanc et bleu de l'espagnol Fagor pour le blanc et orange du français Bic. Sous la direction de Maurice De Muer, Ocana remporte ses plus grands succès.

Un an plus tard, l'Espagnol prouve qu'il a de solides jambes pour le contre-la-montre. Il remporte des contre-la-montre prestigieux comme le GP des Nations et le GP de Lugano, ainsi que plusieurs contre-la-montre dans des courses par étapes. Mais 1971 reste l'année d'Orcières-Merlette et du col de Menté dans le Tour. Après une étape époustouflante, il s'empare du maillot jaune et met Eddy Merckx sur la touche. Quelques jours plus tard, cependant, Ocaña est contraint d'abandonner en tant que leader après une chute dans la descente du col de Menté.

Dans la descente du col de Mente, Merckx et Ocaña chutent tous les deux. Merckx est rapidement en mesure de poursuivre sa route tandis que l'Espagnol attend une nouvelle roue. Un peu plus tard, il ne parvient pas à s'échapper de deux coureurs qui tombent et doit abandonner.

En l'absence de Merckx, Ocaña fait une entrée fracassante dans le Tour de France 1973. Non seulement il remporte six étapes, mais il devance ses plus proches rivaux de plus de 15 minutes. Ocaña tient enfin sa victoire dans le Tour. Cependant, une autre performance de premier plan dans le Tour n'était pas prévue par la suite.

Après la saison 1977, il abandonne le cyclisme. Les passages dans les équipes Super Ser et Frisol ne constituent pas un succès. Le biographe d'Ocaña, Alasdair Fotheringham, situe ce déclin peu après la victoire du Tour 1973. Le tout nouveau vainqueur du Tour ne parvient pas à se préparer suffisamment cet hiver-là et subit également des revers. Ocaña n'a que 32 ans lorsqu'il arrête de courir.

L'aptitude au malheur est en quelque sorte le fil conducteur de la vie de Luis. Des accidents, un chien errant, une chute dans les escaliers... il est difficile d'imaginer que cela n'arrive pas à Luis. En dehors de sa carrière cycliste, il a également dû faire face à la malchance. En 1994, l'ancien vainqueur du Tour s'est suicidé. Il n'avait alors que 48 ans.

Collection Claude Lachot

Un grand nombre des objets mentionnés ont été conservés pendant de nombreuses années par le collectionneur de cyclisme français Claude Lachot. Dans le courant de l'année 2020, cette collection, ainsi que des dizaines d'autres pièces uniques, ont déménagé à Roulers.

découvrir le déménagement

Luis Ocaña

Jesús Luis Ocaña Pernía, né le 9 juin 1945 à Priego (Espagne) et mort le 19 mai 1994 à Mont-de-Marsan, est un coureur cycliste espagnol. Professionnel de 1968 à 1977, il remporte 110 victoires, souvent dans des courses à étapes. Il remporte notamment le Tour de France 1973 et le Tour d'Espagne 1970 et est sacré à deux reprises champion d'Espagne sur route. Après avoir passé son enfance en Espagne, Luis Ocaña immigre en France avec sa famille à Magnan dans le Gers en 1957. Il signe sa première licence de cyclisme à 16 ans, puis intègre le club cycliste de Mont-de-Marsan, le Stade montois. Il devient professionnel en 1968 au sein de la formation ibérique Fagor. Il effectue une première saison prometteuse, remportant le championnat d'Espagne. Il confirme son talent l'année suivante, puis s'impose en 1970 lors du Tour d'Espagne et remporte une étape sur le Tour de France. Il est le principal adversaire du grand favori Eddy Merckx lors du Tour de France 1971. Après une victoire mémorable à Orcières Merlette, il est victime d'une lourde chute dans le col de Menté, le contraignant à abandonner alors qu'il est porteur du maillot jaune. Cette fin dramatique après avoir été le premier à mettre à mal Eddy Merckx marque l'histoire du cyclisme. Il obtient la consécration deux années plus tard sur le Tour de France 1973. Ocaña n'obtient plus de succès probants par la suite et termine sa carrière en 1977. Sa carrière terminée, il devient directeur sportif sans grands succès. Il fait l'acquisition d'une exploitation agricole à Caupenne-d'Armagnac dans le Gers, mais subit de grosses pertes financières à la suite d'une forte grêle qui détruit son vignoble en 1983. Il est aussi consultant pour Antenne 2 et des radios espagnoles. Victime de plusieurs accidents de voiture, il subit des transfusions sanguines, au cours desquelles il contracte une hépatite C qui provoque un cancer du foie. Se sachant condamné à brève échéance, il se suicide par arme à feu le 19 mai 1994.
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