La course à Kuurne est donc spéciale pour moi. En 2010, mon grand-père est décédé et lorsque j'y ai débuté quelques mois plus tard en tant que champion du monde junior, je voulais gagner à tout prix. Cela n'a pas marché à ce moment-là, mais je savais alors qu'un jour je reviendrais pour la victoire.
Au cours de mes premières années en tant que professionnel, nous n'avons pas participé à la course Kuurne-Bruxelles-Kuurne avec l'équipe, il n'y avait donc pas d'autre option que de pousser moi-même à la participation en interne. J'ai personnellement et à plusieurs reprises plaidé auprès de la direction de l'équipe pour pouvoir participer au week-end d'ouverture en Belgique. Après tout, pour un cycliste belge, rien ne vaut l'ouverture de la saison à l'Omloop et à la Kuurne.
En 2016, le moment était venu et j'étais enfin au départ de Kuurne-Bruxelles-Kuurne chez les pros, avec une petite boule dans la gorge et l'ambition faramineuse d'y livrer une performance détonante. La veille, dans l'Omloop Het Nieuwsblad, j'étais également bon, mais j'avais chuté dans un virage, alors c'était un peu un pari sur ma performance.
Heureusement, la chute de la veille n'a pas eu d'impact. J'avais bien dormi et je n'étais pas gêné par mes blessures au coude et au genou. Plus que cela, je me suis senti super fort toute la journée, et quand j'ai vu ma chance et que j'ai attaqué du groupe à plus de 17 kilomètres de l'arrivée, j'avais des ailes. J'ai couru le contre-la-montre de ma vie, et lorsque j'ai finalement franchi la ligne seul, il était évident pour moi de dédier cette victoire à mon grand-père.
À la fin de cette saison, Iljo Keisse mettra fin à sa carrière cycliste active à l'âge de 40 ans. Une carrière qui, sur la route, s'est déroulée...