Paris, 29 juillet 1934. Antonin Magne décroche sa deuxième victoire du Tour de France, après avoir remporté l’épreuve pour la première fois en 1931. En 1934, le Français porte le maillot jaune pendant toute la durée du Tour de France, à l’exception d’un seul jour. Une fois sa carrière de cycliste terminée, il monte dans la voiture suiveuse et devient un directeur sportif couronné de succès. Après son décès, en 1983, sa famille continue de chérir les souvenirs. En 2019, elle fait don de ces objets au collectionneur wallon Noël Grégoire, qui les offrira à son tour à KOERS. Les maillots jaunes originaux du Tour de France n’existent plus. Toutefois, ce maillot jaune de pistard, datant des années 1930, évoque les nombreux maillots jaunes du Tour de France d’Antonin Magne. Au total, le Français a été en tête du classement général du Tour de France pendant trente-huit jours.
Origine: collection Noël Grégoire
Brasschaat, 8 juillet 1954. Pour la toute première fois, le départ du Tour de France n’est pas donné en France. C’est Amsterdam qui a l’honneur de voir s’élancer les coureurs. Wout Wagtmans veut dès lors faire honneur à sa patrie et s’échappe parmi un groupe de dix coureurs au début de la première étape. L’étape traverse en effet la ville où habite Wagtmans, Breda. C’est là que le Néerlandais attaque, mais sans succès. Finalement, le petit groupe sprinte pour la victoire et Wagtmans l’emporte. Le maillot jaune lui revient également. Dans la quatrième étape, Wagtmans doit le céder à Louison Bobet, mais il le reprend quelques jours plus tard. Lors de la première étape dans les Pyrénées, Wagtmans perd toutefois vingt minutes et donc aussi le maillot jaune. Il abandonnera le Tour de France un peu plus tard.
Origine: collection Jasper De Deyne
Intéressant à savoir:
Lors de la sixième étape, qui allait de Saint-Brieuc à Brest, Louison Bobet n’aurait pas dû porter de maillot jaune, car il avait donné le sien à sa sœur qui était venue lui rendre visite. Heureusement, son soigneur, Raymond Le Bert, habitait près de Saint-Brieuc. Le Bert s’est précipité chez lui et a rapporté un maillot jaune que Bobet lui avait offert l’année précédente. Bobet a donc disputé la sixième étape du Tour de France 1954 avec un maillot jaune de 1953.
Dans les années 1950, le Français Louison Bobet est l’homme à battre dans le Tour de France. En 1953, 1954 et 1955, il décroche trois victoires consécutives. En 1953 et 1954, il laisse son plus proche poursuivant à près d’un quart d’heure. Ce fils de boulanger breton est également à l’aise en plaine et avec le Tour des Flandres, Paris-Roubaix et le Tour de Lombardie, entre autres, inscrit son nom au palmarès de quelques classiques. En 1954, il devient champion du monde. En 1955, il prend le départ du Tour de France avec le maillot de champion du monde. Une fois devenu leader du Tour de France, il porte un maillot jaune auquel des bandes de champion du monde ont été ajoutées.
Origine: collection Olivier Vanbeylen
Angers, 28 juin 1963. Une troisième place dans le contre-la-montre à Angers suffit à Gilbert Desmet pour enfiler le maillot jaune. En 1956, alors qu’il faisait ses débuts au Tour de France, Desmet avait déjà pu porter le maillot jaune pendant deux jours. Cette fois, il rêve de plus: le podium final. Durant le Tour de France, ce coureur de second plan se dépasse en effet toujours. Pendant dix jours, il vit un rêve jaune, mais dans les Alpes, il doit s’incliner devant les grimpeurs plus chevronnés. Le coureur de Flandre Occidentale peut également oublier le podium à la suite d’un séjour dans un hôtel peu hygiénique de Grenoble. Toute son équipe tombe malade et les coureurs abandonnent l’un après l’autre. Desmet, atteint d’une mycose intestinale, finit lui aussi par jeter l’éponge, lors de la dix-septième étape. Adieu le rêve, adieu le podium du Tour de France!
Origine: collection KOERS
Lisieux, 22 juin 1964. Ward Sels fait ses débuts chez les professionnels en 1964. Et quels débuts! Il remporte en effet dix-neuf victoires, et pas des moindres. Le Championnat de Belgique, une étape du Tour d’Espagne et quatre étapes du Tour de France, sans compter deux jours en jaune. En 1963, Rik Van Looy avait insisté pour que Sels soit intégré dans son équipe Solo-Superia. Il ne le regrette pas. La tâche de Sels dans le Tour de France est de lancer le sprint pour Van Looy. Toutefois, l’Empereur de Herentals mord la poussière dès la première étape et abandonne le jour suivant. Une opportunité est ainsi offerte à Sels, qui montre d’emblée qu’il le mérite. Il remporte bien vite une étape et s’empare du maillot jaune. Dans la troisième étape, son coéquipier Bernard Van De Kerckhove prend le jaune. Sels ne se laisse pas abattre et remporte les onzième, quatorzième et dix-neuvième étapes. Quelle belle première année pour le Belge!
Origine: collection De Velodroom
Caen, 1er juillet 1967. Dans cette 54e édition du Tour de France, Willy Van Neste est à l’origine d’un grand moment pour les Belges. Ce fils d’agriculteurs fonce vers la victoire dans la deuxième étape. Le Belge se glisse dans l’échappée précoce qui tient jusqu’au finish. Aranzabal démarre sur le circuit automobile de Caen. Van Neste est le seul à réagir et rejoint l’Espagnol à 300 mètres de la ligne d’arrivée. Aranzabal regarde alors du mauvais côté et Van Neste le surprend. Le maillot jaune et le maillot vert vont à notre compatriote. Van Neste perd toutefois rapidement le maillot jaune, mais pédale dans le beurre en montagne. Un beau classement se profile dès lors pour lui à l’horizon, jusqu’à ce qu’un dérailleur qui se bloque en décide autrement. Van Neste fait une chute et se fracture un os du coude. Le coureur de second plan doit abandonner le Tour de France, le bras douloureux et la mort dans l’âme.
Origine: collection Willy Van Neste
Paris, 21 juillet 1968. Le dernier Tour de France où les équipes sont nationales. Notre compatriote Herman Van Springel semble longtemps se diriger vers le maillot jaune à Paris. Monsieur Bordeaux-Paris est un spécialiste du contre-la-montre et entame le dernier jour avec une avance de seize secondes sur Jan Janssens. Van Springel ne peut pas perdre, mais perd quand même. Le coureur originaire de Campine faiblit dans la phase finale, tandis que Janssens fonce vers la victoire. Trente-huit secondes, tel sera finalement le retard de Van Springel au classement général final. Van Springel n’offre pas de nouvelle victoire du Tour de France à notre pays, mais une belle lutte qui restera dans la mémoire collective du cyclisme.
Origine: collection Noël Grégoire
En-fin! Trente ans après la dernière victoire de Sylvère Maes, un Belge remporte à nouveau le Tour de France. Son nom? Eddy Merckx. Le Bruxellois écrase ses adversaires et domine sur tous les fronts. Au total, Merckx remporte cinq fois le Tour de France, en plus d’un nombre presque incalculable d’autres épreuves. Mais cette première victoire du Tour de France demeure encore aujourd’hui très particulière pour Merckx: « Le Tour de France 1969 est et reste pour moi la plus belle victoire de ma carrière. » Merckx a offert cet exemplaire comme cadeau d’anniversaire au mécène du cyclisme Noël Demeulenaere. Les étiquettes cousues (Faema, Virlux) ne sont plus les originales, car même les reliques du Cannibale ne résistent pas aux ravages du temps.
Origine: collection Noël Demeulenaere
Paris, 20 juillet 1975. La première victoire de Bernard Thévenet au Tour de France annonce la fin d’Eddy Merckx. Lors de la quatorzième étape vers le puy de Dôme, un spectateur frappe violemment Merckx au foie. Ce jour-là, Merckx conserve le maillot jaune, mais il est déjà évident que le Cannibale perd peu à peu des plumes. Lors de l’étape suivante, Merckx attaque. Jusqu’à l’ascension finale vers Pra Lou, où un revirement qui entrera dans l’Histoire se produit. Thévenet rattrape Merckx et le laisse derrière lui. À partir de ce moment, le Français trône en tête du classement général. Le lendemain, Thévenet roule seul en tête en direction de Serre Chevalier et devance Merckx de deux minutes et demie. Une scène historique. Le Français devient ainsi le premier à priver le Cannibale d’une victoire du Tour de France.
Origine: collection Noël Grégoire
Intéressant à savoir:
Le président français, à cette époque Valéry Giscard d’Estaing, remet pour la première fois le maillot jaune. C’est pour cette raison qu’aucun sponsor n’apparaît sur le maillot jaune. Le protocole l’interdisait en effet : un président français ne peut pas remettre un maillot sponsorisé.
Paris, 18 juillet 1976. Le vainqueur du Tour de France est belge! Lucien Van Impe demeure le dernier Belge à avoir grimpé sur la plus haute marche du podium sur les Champs-Élysées. En 1976, Eddy Merckx ne participe pas au Tour de France pour la première fois. Néanmoins, la victoire finale n’est pas acquise à Van Impe. Il dispute ainsi plusieurs duels mythiques avec Joop Zoetemelk, notamment dans les étapes menant à l’Alpe d’Huez et au puy de Dôme. À trois reprises, Zoetemelk s’empare de la victoire d’étape, mais durant l’étape reine vers le Pla d’Adet, notre compatriote donne tout ce qu’il peut et pose les bases de sa victoire finale.
Herkomst: collection De Velodroom
Saint-Jean-de-Monts, 24 juin 1976. Le 63e Tour de France est un véritable triomphe pour les Belges. Lucien Van Impe remporte le Tour, mais cette année-là, un autre Belge est au centre de l’attention. Freddy Maertens se révèle le plus fort dans huit étapes. En 1976, le coureur de Flandre Occidentale est champion de Belgique, mais durant neuf jours, il échangera son maillot de champion contre le maillot jaune au Tour de France. Il remporte le prologue à Saint-Jean-de-Monts et endosse ainsi le maillot jaune. Il gagne également la première étape. Mais aussi la troisième, où il bat ses adversaires à plates coutures dans le contre-la-montre, ainsi que la septième, la dix-huitième A et B, la vingt-et-unième et la vingt-deuxième A. À Paris, Maertens reçoit le maillot vert grâce à toutes ses victoires d’étape.
Origine: collection Jasper De Deyne
Dans les années 1970, Joop Zoetemelk termine cinq fois deuxième lors de la principale course à étapes de l’année. En 1980, le Néerlandais rejoint la formation forte de Peter Post, l’équipe néerlandaise Ti-Raleigh. Pourtant, en 1980, Bernard Hinault semble pour la troisième année consécutive trop fort pour Zoetemelk. Bien qu’au début du Tour, Zoetemelk perde beaucoup de temps sur son adversaire français, il s’améliore peu à peu. Dans la onzième étape, un contre-la-montre, Zoetemelk réalise un bon temps. En 1980, la veille de la treizième étape, Hinault décide soudainement de quitter le Tour car il souffre de douleurs au genou. Zoetemelk devient ainsi le leader, mais il refuse de porter le maillot jaune ce jour-là. Le soir, il est toujours en tête du classement général et accepte de recevoir le maillot. Zoetemelk gagne enfin le Tour de France. Cela ne lui arrivera plus jamais. En 1982, l’éternel second finit encore une fois… à la deuxième place.
Origine: collection De Velodroom
Intéressant à savoir:
En 2015, Joop Zoetemelk met en vente un de ses maillots jaunes en laine sur Internet. « Pour cause de manque de place dans la penderie », ajoute-t-il en commentaire. Beaucoup pensent qu’il s’agit d’une blague, mais Zoetemelk est sérieux.
Antibes, 26 juin 1981. Le deuxième jour du Tour de France porte chance à Gerrie Knetemann. Dans la seconde moitié de l’étape, son équipe Ti-Raleigh fonce vers la victoire dans le contre-la-montre par équipes. Le forçat néerlandais du rythme est le moteur de l’équipe durant ce contre-la-montre. Cette victoire permet à Knetemann d’endosser le maillot jaune. En 1981, il le portera durant quatre jours. L’ancien champion du monde est connu comme spécialiste du contre-la-montre et est toujours au sommet de ses performances durant le Tour de France. Knetemann donnera ce maillot au soigneur Dirk Nachtergaele, qu’il avait un peu trop agacé au petit-déjeuner. Pour apaiser les tensions, Knetemann offre ce maillot à Nachtergaele le soir même.
Origine: collection Dirk Nachtergaele
Avec dix participations, aucun abandon, trois victoires d’étape et deux jours en jaune, le bilan de Ludo Peeters dans le Tour de France est positif. Le Belge remporte une étape en 1980, 1982 et 1986. Tant en 1982 qu’en 1984, il prend le maillot jaune à Bernard Hinault. Ce dernier a chaque fois été le plus rapide dans le prologue, mais a dû céder son maillot de leader le lendemain. En 1982, Peeters remporte l’étape après le prologue avec une demi-minute d’avance sur le peloton. Malheureusement, le Belge ne peut pas en profiter longtemps. Le lendemain, c’est au tour de l’Australien Phil Anderson de porter le maillot jaune. La dernière victoire d’étape de Peeters dans le Tour de France date de 1986, lorsqu’il a remporté la septième étape vers Saint-Hilaire-du-Harcouët.
Origine: collection De Velodroom
En 1985, Bernard Hinault espère une cinquième victoire finale. Son grand rival et vainqueur des deux éditions précédentes, Laurent Fignon, ne prend pas le départ à la suite d’une blessure. Cette année-là, Hinault a renforcé son équipe avec l’Américain Greg LeMond. Un coup de maître ! Durant le Tour de France 1985, LeMond est meilleur que le Breton, mais il doit rester près de son leader et lui concéder la victoire. Hinault égale ainsi le record de cinq victoires du Tour de France détenu par Eddy Merckx et Jacques Anquetil, tandis que LeMond termine à une amère deuxième place.
Origine: collection Noël Grégoire
Intéressant à savoir:
Hinault a porté le maillot jaune lors de huit (!) Tours de France différents. Personne n’a fait mieux jusqu’à présent.
Dès ses débuts, Eric Vanderaerden frappe fort. Le Belge de 21 ans termine quatrième de Milan-San Remo, mais surtout, il remporte le prologue du Tour de France et le maillot jaune traditionnellement décerné au vainqueur de ce prologue. Initialement, le jeune Vanderaerden ne voulait pas prendre le départ du Tour de France, jusqu’à ce que le directeur sportif, José de Cauwer, l’en convainque. Une sage décision qui lui vaudra de passer deux jours en jaune. Un an plus tard, Vanderaerden, alors champion de Belgique, remporte deux étapes du Tour de France. En 1985, il endosse à nouveau le maillot jaune, cette fois pour un jour de plus qu’en 1983. Il remporte également deux victoires d’étape. En 1986, le Belge se rend compte qu’il n’a pas la puissance nécessaire au sprint pour gagner. Il vise alors le maillot vert. Il glane intelligemment des points aux sprints intermédiaires et atteint ainsi son but.
Origine: collection Pascal Sergent
Paris, 23 juillet 1989. L’Américain Greg LeMond remporte le contre-la-montre final avec une vitesse moyenne de plus de 54 kilomètres/heure. Assez pour la victoire d’étape et pour la victoire du Tour de France. Le tout dernier jour de l’épreuve, LeMond relègue ainsi le leader français Laurent Fignon à la deuxième place. Cette année-là, il remporte le Tour de France avec une avance de huit secondes. Plus tard, on calculera que ces huit secondes représentent 82 mètres. Une différence minime sur une distance totale de 3285 kilomètres ! Une (deuxième) victoire finale historique pour l’Américain, une défaite amère pour le Français.
Origine: collection Patrick Contraint
Intéressant à savoir:
En 1989, l’artiste italien Mario Schifano crée les maillots des leaders du Tour de France, à la demande du sponsor vestimentaire Castelli.
Steve Bauer est connu pour être un attaquant. Le Canadien donne le ton, mais remporte malheureusement peu de victoires. En 1988, il remporte toutefois la première étape du Tour de France et portera plus tard le maillot jaune de leader pendant quatre jours au cours de cette édition. Deux ans après, il ne remporte aucune victoire d’étape dans le Tour de France, mais il peut à nouveau endosser le maillot jaune. Pour huit jours, cette fois. En 1990, il fait partie de l’échappée monstre de quatre coureurs lors de la deuxième étape. Les quatre hommes franchissent la ligne d’arrivée avec dix minutes d’avance sur le reste du peloton. La suite du Tour de France sera dès lors atypique. Frans Maassen remporte cette étape. Ses compagnons d’échappée, parmi lesquels Steve Bauer, porteront tous les trois le maillot jaune. À commencer par Bauer.
Origine: collection De Velodroom
En 1995, Miguel Indurain rejoint le cercle illustre des quintuples vainqueurs du Tour de France. De 1991 à 1995, le Basque remporte cinq fois d’affilée le Tour de France. Toujours avec la même tactique : tout donner lors des contre-la-montre, puis conserver son avance en suivant ses concurrents. Une tactique plutôt monotone, mais pas moins efficace pour autant. En 1992, le coureur, qui mesure 1,88 mètre, remporte d’ailleurs le contre-la-montre avec trois minutes d’avance sur son premier poursuivant. Cet écart est le plus grand de tous les temps au Tour de France.
Origine: collection KOERS
Le Tour de France féminin connaît sa première édition en 1984. Un an plus tard, une sélection belge prend pour la première fois le départ. Josiane Vanhuysse remporte d’emblée une étape, et devient ainsi la première Belge à réaliser cet exploit. En 1990, cette course par étapes prend le nom de Tour de la C.E.E. féminin et est également disputée hors de France. Trois ans plus tard, Heidi Van de Vijver montre qu’elle est la meilleure du peloton. À l’exception du prologue, elle dispute l’intégralité de la course par étapes en jaune. La coureuse de Bornem terminera première au classement final, devant Leontien Van Moorsel.
Origine: collection Heidi Van de Vijver
Lors du Tour de France 2004, Laurent Jalabert se blesse grièvement durant la première étape et abandonne avec une mâchoire et une clavicule brisées. Exactement un an plus tard, Jaja s’empare du maillot jaune. Le Français ne le conserve que deux jours, mais le quatorze juillet lui fait vivre un jour de gloire. Le maillot jaune est fermement installé sur les épaules de Miguel Indurain, mais dans le Massif central, Jalabert tente sa chance pour prendre le maillot de leader. Lors de l’échappée, il roule virtuellement en jaune, mais vers la fin de l’étape, le groupe de tête perd du terrain. Le Français parvient toutefois à semer ses compagnons dans la dernière ascension, la côte de la Croix-Neuve. Les supporters locaux sont en extase. Plus tard, cette côte sera même rebaptisée Montée Jalabert. Le Français remportera également le maillot vert.
Origine: collection Jasper De Deyne
Au début du Tour de France 1996, le prologue dans la ville néerlandaise de Bois-le-Duc fait rêver le rouleur Alex Zülle. Le Suisse remporte l’étape avec deux secondes d’avance et endosse le maillot jaune. En 1995, le talentueux grimpeur et coureur contre la montre avait terminé deuxième au classement final du Tour de France. Le Suisse avait osé attaquer Miguel Indurain, mais ce dernier s’était avéré trop fort. En 1996, en revanche, Zülle parvient à s’emparer du maillot jaune, mais il le perd lors de la troisième étape en plaine. À Paris, il franchit la ligne d’arrivée avec une 26e place au classement général, à presque une heure du vainqueur, Bjarne Riis. Il ne décrochera jamais la victoire au Tour de France dont il rêvait.
Origine: collection Noël Grégoire
Le Havre, 5 juillet 1995. Dans le final de la quatrième étape vers Le Havre, le maillot jaune Laurent Jalabert fait une chute. Le Français peut heureusement poursuivre le Tour de France, mais il doit céder son maillot jaune le jour même. C’est le débutant Ivan Gotti qui l’endosse, à son propre étonnement. Dans la quatrième étape, l’Italien ne termine qu’à la 44e place, mais sa régularité au début du Tour de France lui permet de reprendre le maillot jaune. Gotti s’était engagé dans la Grande Boucle pour servir Evgeni Berzin. Le leader de l’équipe Gewiss abandonne toutefois au milieu de l’épreuve, à la suite d’une infection pulmonaire. Gotti finira ainsi cinquième de son premier Tour de France et portera le maillot jaune pendant deux jours. Il ne remportera toutefois jamais le Tour de France, mais finira à deux reprises premier du Tour d’Italie.
Origine: collection Jos Van Dijk
Intéressant à savoir:
1995 est la dernière année où Castelli sponsorise le maillot du leader du Tour de France. Castelli a été sponsor de 1989 à 1995.
Le Danois Bjarne Riis fait sa percée dans le Tour de France en 1993. Après avoir remporté une étape du Tour d’Italie plus tôt au cours de cette saison, il réitère sa performance dans le Tour de France. Riis termine en outre cinquième au classement final. En 1995, il s’empare de la troisième place au classement final. Un an plus tard, il est donc considéré comme un des challengers de Miguel Indurain. Le Danois surprend tout le monde et prive Indurain de l’exploit unique d’une sixième victoire finale consécutive. En 2007, Riis admet avoir gagné le Tour de France grâce à des produits dopants. L’aveu de dopage de Riis intervient peu de temps après que ses coéquipiers d’alors (Christian Henn, Rolf Aldag, Udo Bölts et Erik Zabel) ont admis s’être dopés. Ce maillot est signé par Riis et par ses coéquipiers de 1996.
Origine: collection De Velodroom
En 1996, Jan Ullrich, qui fait ses débuts dans le Tour de France, revendique déjà la deuxième marche du podium final. L’équipe allemande Telekom peut ainsi faire doublement la fête, puisqu’elle compte également parmi ses rangs le grand vainqueur, Bjarne Riis. Un an plus tard, Riis est de nouveau celui sur qui tout le monde compte, mais c’est Jan Ullrich qui franchit le premier la ligne d’arrivée de la dixième étape et qui endosse ainsi le maillot jaune. Après la journée de repos, Der Jan se révèle le plus fort dans le contre-la-montre et ne cédera plus le maillot jaune. À ce jour, il demeure le premier et le seul Allemand à avoir remporté le Tour de France. En 2003, Ullrich s’approchera de nouveau de la victoire finale, mais une chute dans le dernier contre-la-montre l’empêchera de la décrocher.
Origine: collection De Velodroom
Paris, 2 août 1998. Marco Pantani remporte le tristement célèbre « Tour du dopage ». Seuls 96 des 189 coureurs atteignent Paris. Certains quittent le Tour de France de leur plein gré en signe de protestation contre la justice française, tandis que d’autres en sont exclus ou sont arrêtés par la police pour cause de dopage. Le battage médiatique autour du scandale du dopage éclipse la victoire du malheureux Pantani. Lors de la quinzième étape, Elefantino prend neuf minutes au maillot jaune, Jan Ullrich. Premier au Galibier, puis dans l’ascension finale des Deux Alpes, il écrase tous ses concurrents, tandis que Jan Ullrich connaît une défaillance. Ce jour-là, la victoire d’étape et le maillot jaune vont à Pantani. Pantani remporte la victoire finale, mais sera plus tard convaincu de dopage.
Origine: collection Noël Grégoire
Durant le Tour de France 2001, Marc Wauters emmène le classement général pendant un jour. Dans la deuxième étape, qui conduit les coureurs de Calais à Anvers, le Belge amène à bon port une échappée de seize coureurs. Sous la flamme rouge, Wauters et Prétot se détachent du groupe de tête. Au terme d’un sprint à deux, le Belge est le premier à franchir la ligne d’arrivée. Grâce à un bon prologue la veille, le Soldat reçoit le maillot jaune. Le fait que le lendemain, le Tour de France passe pour la première fois par Lummen rend sa victoire encore plus belle. Le village du Limbourg belge est en effet aussi le village de Marc Wauters. Le peloton le laisse rouler quelques instants en tête. À quelques mètres de son domicile, le public l’acclame et l’éternel lieutenant vit le jour le plus mémorable de sa carrière.
Origine: collection Marc Wauters
Morzine, 12 juillet 2003. Après l’affaire Festina et son dopage, Richard Virenque parvient à redevenir le chouchou français. Le peloton l’avait répudié, jusqu’à ce qu’il se relève en 2003. Durant la septième et plus longue étape du Tour de France, le coureur à domicile frappe fort. Avec plus de deux minutes d’avance sur le deuxième, il franchit seul la ligne d’arrivée de la première étape dans les Alpes. Le petit groupe des favoris finit à quatre minutes. En 2003, la Grande Boucle célèbre son centième anniversaire. En s’emparant du maillot jaune, Virenque transforme l’événement en une fête absolue pour les Français. Il endosse le maillot jaune pour la deuxième fois de sa carrière, après l’avoir porté en 1992. Le lendemain, il le perd toutefois dans l’étape vers l’Alpe d’Huez, au profit de Lance Armstrong qui se dirige vers sa cinquième victoire du Tour de France.
Origine: collection Frans Decock/ Unilin
Intéressant à savoir:
Virenque est, avec Gino Bartali, le seul coureur qui a porté le maillot jaune deux fois à un aussi grand intervalle, à savoir onze ans chez les deux hommes.
Paris, 24 juillet 2005. Lance Armstrong a de nouveau rendez-vous avec l’Histoire. L’Américain commence à creuser son avance dès la première étape. Après le contre-la-montre de dix-neuf kilomètres, ses concurrents accusent déjà un retard de plus de cinquante secondes. Dans ce contre-la- montre, Armstrong dépasse même Ullrich. La quatrième étape, un contre-la-montre par équipes, voit se livrer un duel entre l’équipe CSC du maillot jaune, David Zabriskie, et l’équipe Discovery Channel d’Armstrong. Zabriskie fait une chute à un kilomètre et demi avant la ligne d’arrivée, permettant ainsi à Armstrong de prendre le maillot jaune à son compatriote. La victoire revient également à l’équipe d’Armstrong. Ce n’est que dans la vingtième étape, un contre-la-montre individuel, qu’Armstrong remporte sa première victoire individuelle de cette édition du Tour de France. L’Américain n’a toutefois pas besoin de plus pour remporter son septième Tour de France d’affilée.
Origine: collection KOERS
Paris, 23 juillet 2006. Lors du Tour de France 2006, Floyd Landis se hisse d’une position désespérée jusqu’à la victoire finale. Il ne sera vainqueur que peu de temps, car deux jours après son arrivée à Paris, il est déclaré positif au contrôle antidopage effectué le 20 juillet à Morzine, soit le jour de sa célèbre échappée monstre. Après avoir été victime d’une défaillance la veille dans l’étape menant à La Toussuire, l’Américain attaque alors que 128 kilomètres d’ascension l’attendent encore. Landis réduit ainsi avec héroïsme à moins d’une minute son retard sur le leader Oscar Pereiro. Lors du contre-la-montre qui est disputé l’avant-dernier jour, Landis s’empare du maillot jaune. Il ne pourra toutefois pas en profiter longtemps, car Floyd Landis entrera dans les livres d’histoire comme le premier vainqueur du Tour de France à être déclassé pour cause de dopage.
Origine: collection KOERS
Valkenburg, 5 juillet 2006. Nous sommes à la troisième étape du Tour de France et Tom Boonen n’en a encore gagné aucune. En 2006, le Belge est pourtant quasiment imbattable au sprint de masse, mais pas dans le Tour de France. Robbie McEwen et Oscar Freire ne concèdent au Belge aucune victoire d’étape. Pourtant, grâce à un prologue raisonnable et à quelques places d’honneur, Boonen, alors champion du monde, parvient à décrocher le maillot jaune. Pendant quatre jours, il défend son maillot avec panache. Jusqu’à ce que le contre-la-montre à Rennes vienne tout gâcher. Boonen finira par quitter le Tour de France prématurément. L’étape vers l’Alpe d’Huez est trop pour lui. Notre compatriote souffre de problèmes respiratoires et intestinaux et abandonne.
Origine: collection KOERS
Carlos Sastre appartient à une génération forte de coureurs espagnols de tours et est un des rares qui n’ait jamais été convaincu de dopage. Le Madrilène se distingue pour la première fois dans le Tour de France en 2003, en remportant une étape difficile dans les Pyrénées. En 2006, Sastre doit mener son leader, Ivan Basso, à la victoire finale dans la Grande Boucle, mais la veille du départ, Basso est exclu du Tour de France pour cause de consommation de produits dopants. Sastre reprend prestement le rôle du leader. Il s’empare presque du maillot jaune et termine à la quatrième place du classement final. En 2008, le grimpeur né est à nouveau leader de l’équipe CSC. Dans la dix-septième étape au pied de l’Alpe d’Huez, il estime que son heure est venue. Il démarre et devance les favoris de deux minutes. Il remporte l’étape et le maillot jaune. Il décroche ainsi sa première et unique victoire sur le Tour de France.
Origine: collection De Velodroom
Spa, 5 juillet 2010. Le départ de la deuxième étape est donné à Bruxelles. Sylvain Chavanel et sept autres coureurs s’échappent rapidement. En avril, le Français a heurté une voiture suiveuse lors de Liège-Bastogne-Liège et a été victime d’une fracture à la base du crâne. Deux bons mois plus tard, une étape dans la même région est pour lui le signe qu’il doit se démarquer à nouveau. Chavanel est le dernier survivant de l’échappée précoce et réussit un coup double à Spa. Il remporte à la fois la victoire d’étape ainsi que le maillot jaune et le maillot vert. Lors de la septième étape, Chavanel se déchaîne une fois encore et réussit à nouveau un doublé. Le Français remporte une belle victoire d’étape et endosse à nouveau le maillot jaune. Mais il ne le conserve cette fois encore qu’un seul jour. En 2010, Chavanel sera toutefois élu coureur le plus combattif du Tour de France et montera donc sur le podium à Paris.
Origine: collection Frans Decock/ Unilin
Alberto Contador est considéré comme un des coureurs les plus attrayants du peloton. En 2007, le maillot jaune et la victoire finale tombent entre les mains de l’Espagnol après que le leader, Michael Rasmussen, est exclu du Tour de France. Toutefois, Contador refuse de porter le jaune au départ de la dix-huitième étape, par respect pour Rasmussen, même si l’Espagnol n’a à ce moment encore jamais endossé le maillot de leader. Deux ans plus tard, Contador revient en France. Cette fois, l’Espagnol subit une lourde pression de la part de son coéquipier Lance Armstrong, qui fait son retour en 2009. Dans la première étape de montagne, l’Espagnol parvient à devancer Armstrong. Lors des étapes de montagne suivantes, El Pistolero consolide son avance et décroche le jaune dans la quinzième étape, pour ne plus le céder ensuite. Contador remporte sa deuxième victoire du Tour de France, Armstrong termine troisième.
Origine: collection Marin Van Insberghe
Alpe d’Huez, 22 juillet 2011. Alors que les étapes dans les Pyrénées n’ont fourni aucun spectacle, Andy Schleck attaque de loin dans l’étape alpine vers le col du Galibier. Le coup de maître du cadet des frères Schleck débute dès le col d’Izoard. Le peloton ne réagit pas. Le Luxembourgeois prend une avance qui atteindra quatre minutes. Finalement, Cadel Evans voit le danger de cette échappée et réduit l’écart. À la fin du jour suivant, le maillot jaune est sur les épaules de Schleck. Le jeune luxembourgeois conquiert le jaune à l’Alpe d’Huez, à l’endroit même où son frère aîné, Fränk, l’avait perdu en 2008. Toutefois, il ne réussit pas à prendre davantage d’avance sur Evans, qui le suit à 57 secondes au classement général. Lors du contre-la-montre final, l’inévitable se produit : Schleck voit lui échapper la victoire finale, au profit du spécialiste du contre-la-montre Cadel Evans.
Origine: collection KOERS
Mont des Alouettes, 2 juillet 2011. Pour la première fois depuis des années, le Tour de France ne débute pas par un prologue, mais par une arrivée au Mont des Alouettes, un casse-mollets. 2011 est une année prospère pour Philippe Gilbert, qui confirme son statut de grand favori dans le Tour de France. Lors d’un impressionnant sprint final, il laisse derrière lui Fabian Cancellara. Cette victoire lui permet de s’emparer du maillot jaune, du maillot vert et du maillot à pois. Il ne conservera le maillot jaune qu’un seul jour, mais le maillot vert deviendra pour lui un but en soi. Lors du premier jour de repos, il a encore 45 points d’avance sur Joaquín Rojas, mais même Gilbert ne peut rien faire face au sprinteur Mark Cavendish. Au milieu de la dernière semaine, l’Ardennais doit dire adieu à son rêve.
Origine: collection Arne Houtekier/ Lotto-Soudal
Intéressant à savoir:
À la fin de l’année 2011, Nike cesse de sponsoriser le maillot jaune. La marque de sport apparaissait sur le maillot du leader depuis 1996.
Cadel Evans est pour toujours le premier Australien à avoir remporté la Grande Boucle. En 2011, ses efforts sont couronnés de la plus haute récompense, le maillot jaune à Paris. Evans s’en était déjà approché à plusieurs reprises les années précédentes. En 2007, il termine deuxième, mais en 2008, le coriace Australien est le grand favori. Cette année-là, il s’empare du premier maillot jaune de sa carrière, grâce à une petite seconde d’avance sur Fränk Schleck. Evans termine finalement à la deuxième place. En 2010, l’Australien décroche à nouveau le maillot jaune, mais il doit cette fois encore le céder le lendemain de la journée de repos. En 2011, ça y est enfin ! Il remporte la quatrième étape à Mûr-de-Bretagne. Avant le début du dernier contre-la-montre, le dernier obstacle pour atteindre Paris, il est troisième au classement général, à 57 secondes du premier, Andy Schleck. Evans distance ses adversaires, Andy et Fränk Schleck, et peut ainsi prendre la direction de Paris avec le maillot jaune sur les épaules.
Origine: collection De Velodroom
Paris, 22 juillet 2012. En 2012, Bradley Wiggins écrit une page de l’histoire du cyclisme en devenant le premier Britannique à remporter le Tour de France. Lorsque la caravane du Tour arrive dans les Vosges, l’équipe britannique Sky estime que son moment est venu et frappe un double coup. Chris Froome remporte la septième étape, dont l’arrivée se situe à La Planche des Belles Filles. Wiggins monte quant à lui sur le podium pour recevoir le maillot jaune, qu’il ne quittera plus. Avec plus de cent kilomètres contre la montre, le Tour de France 2012 est fait pour Wiggins. Tant dans le contre-la-montre vers Besançon que dans celui vers Chartres, le charismatique Britannique se propulse vers la victoire d’étape. Le duel attendu entre Wiggins et Cadel Evans, le vainqueur du Tour de France 2011, n’aura jamais lieu.
Origine: collection Jasper De Deyne
Intéressant à savoir:
En 2012, un des équipementiers d’origine, Le Coq sportif, produit à nouveau le maillot jaune. La marque de vêtements française avait déjà fourni le maillot du leader dans les années 1970 et 1980.
Ajaccio, 30 juin 2013. Durant la deuxième étape, un spectacle captivant se déroule dans les montagnes de Corse. À sept kilomètres de l’arrivée, Sylvain Chavanel place une attaque, suivi notamment par Bakelants, Gorka Izagirre, Fuglsang et Flecha. À la vue de la flamme rouge, Bakelants démarre. Il parvient de justesse à rester hors de portée du peloton qui sprinte et remporte une étape qui demeurera gravée dans les mémoires, avec une seconde d’avance sur Peter Sagan. Le Belge prend le maillot de leader à Marcel Kittel et inscrit à son palmarès une impressionnante première victoire chez les professionnels. Au début de l’année 2013, Bakelants avait été opéré au genou. Sa victoire est d’autant plus impressionnante qu’il ne s’agit que de son dix-huitième jour de course cette année-là.
Origine: collection Jasper De Deyne
En 2014, le Tour de France débute par trois jours sur le sol anglais. Le signal pour Mark Cavendish qu’il doit tout donner. Mais le Britannique prend trop de risques, fait une chute et abandonne. Il laisse ainsi involontairement le champ libre à Marcel Kittel qui, comme l’année précédente, commence son Tour de France par une victoire au sprint et avec le maillot jaune. Kittel reçoit le maillot jaune des mains de la princesse britannique Kate. Non seulement le sprinteur allemand commence le Tour de France de la même manière que l’année précédente, mais il le termine aussi avec le même résultat : avec quatre victoires dans sa poche dorsale.
Origine: collection KOERS
Mulhouse, 13 juillet 2014. Deux Tony sont à la fête après la neuvième étape dont l’arrivée se situe à Mulhouse : Tony Martin, qui termine un solo impressionnant de cinquante kilomètres, et Tony Gallopin, qui roule dans le grand groupe des poursuivants et qui s’empare du maillot de leader. Le Français Gallopin porte ainsi le maillot jaune le 14 juillet, le jour de la fête nationale française. Si cette étape est un moment de bonheur, elle est aussi synonyme de souffrance, car la difficile étape de montagne vers La Planche des Belles Filles est au programme. Gallopin doit rouler pour le leader de l’équipe Lotto, Jurgen Van den Broeck. Il perd ainsi le maillot jaune.
Origine: collection Arne Houtekier/ Lotto-Soudal
Yorkshire, 6 juillet 2014. Le Tour de France en est à sa deuxième étape et Vincenzo Nibali trône déjà sur le podium en jaune. L’Italien vient de placer une attaque dans la descente de la première étape de côtes et remporte ainsi la victoire d’étape. En 2014, Nibali délaisse son cher Tour d’Italie pour se consacrer pleinement à sa première victoire dans le Tour de France. Ce choix s’avère bien vite judicieux. Lors de la cinquième étape, une sorte de mini Paris-Roubaix disputé sous la pluie, le Tour perd un de ses grands favoris. Chris Froome abandonne avant le premier tronçon pavé. Nibali, en revanche, prend de l’avance sur ses concurrents, en terminant devant. La Planche des Belles Filles, la première étape de montagne, qui remet traditionnellement les choses à leur place dans le Tour, est parfaite pour Nibali. Alberto Contador abandonne, tandis que Nibali se dirige vers la victoire du jour. Dans les Alpes et les Pyrénées également, l’Italien décroche des victoires d’étape. Le Requin de Messine remporte finalement le Tour de France avec une belle longueur d’avance.
Origine: collection Marin Van Insberghe
Zélande, 5 juillet 2015. Après une étape en éventail difficile, un petit groupe sprinte pour la victoire. Fabian Cancellara se surprend et s’empare de la troisième place, derrière André Greipel et Peter Sagan. Durant le prologue, le premier jour, il avait dû laisser la victoire à Rohan Dennis, mais à présent, une troisième place lui suffit pour prendre le maillot jaune à l’Australien. Le lendemain, Cancellara fait une chute et quitte le Tour de France avec deux vertèbres dorsales cassées. Trois mois plus tôt, il s’était déjà cassé les deux mêmes vertèbres. Le Suisse connaît une année de malchance. Le maillot jaune est pratiquement son seul moment de réconfort en 2015.
Origine: collection KOERS
Intéressant à savoir:
En hommage à la première arrivée sur les Champs-Élysées en 1975, l’Arc de triomphe est visible en filigrane sur le maillot jaune. Le maillot original de 1975 a été redessiné afin d’en obtenir une version moderne.
Cambrai, 7 juillet 2015. L’étape de pavés redoutée entre Seraing et Cambrai est au programme du Tour de France. Toutefois, elle n’offre pas le spectacle attendu, en partie à cause du temps sec. Plusieurs spécialistes des pavés, tels que Sep Vanmarcke et Zdenek Stybar, tentent d’agir. Cependant, c’est le spécialiste du contre-la-montre Tony Martin qui s’échappe d’un groupe nombreux à trois kilomètres de l’arrivée et qui s’en félicite. Panzerwagen a subi une crevaison sur le dernier tronçon pavé et de ce fait, décroche la victoire d’étape sur le vélo de son coéquipier Matteo Trentin ! Il prend le maillot jaune de leader à Chris Froome. Cette victoire est particulière pour l’Allemand, car il ne l’a pas décrochée dans un contre-la-montre et parce qu’en 2015, la télévision allemande a décidé de diffuser à nouveau le Tour de France en direct. Malheureusement pour Tony Martin, il fait une chute dans la sixième étape et se casse la clavicule.
Origine: collection Frans Decock/Unilin
En 2015, le Tour de France s’élance pour la sixième fois aux Pays-Bas. Après Amsterdam (1954), Scheveningen (1973), Leyde (1978), Bois-le-Duc (1996) et Rotterdam (2010), c’est cette fois au tour d’Utrecht. À l’occasion de ce départ du Tour de France, le Musée du couvent Sainte-Catherine organise une exposition intitulée Le maillot sacré. Lors de l’inauguration de cette exposition, ASO fait don au musée de ce maillot officiel du Tour de France. À l’issue de l’exposition, le musée néerlandais fait à son tour don du maillot à KOERS, qui a emprunté quelques objets dans le cadre de ce projet.
Origine: collection KOERS
Peter Sagan est un phénomène et il le prouve aussi lors du Tour de France. En 2012, alors qu’il fait ses débuts dans le Tour, il rentrera chez lui avec trois victoires d’étape et le maillot vert. Depuis, le triple champion du monde égale le record d’Erik Zabel, qui est arrivé six fois à Paris avec le maillot vert sur les épaules. En 2016, Sagan endosse pour la première fois le maillot jaune. Le Slovaque le conserve trois jours. En 2018 aussi, Sagan s’empare du jaune. Il remporte à nouveau trois étapes, ce qui porte pour l’instant le nombre total de ses victoires d’étape à onze.
Origine: collection Marin Van Insberghe
Avant de prendre le départ du Tour de France en 2016, le sprinteur britannique Mark Cavendish a déjà à son actif 26 victoires d’étapes dans cette même épreuve. Toutefois, un maillot jaune lui manque encore. Il l’obtient dès la première étape du Tour 2016. Cette année-là, le Tour de France débute par une étape en plaine, parfaite pour Cavendish. Le Britannique ne déçoit pas, remporte la première étape et s’empare ainsi pour la première fois du maillot jaune dans le Tour de France. Il doit toutefois le céder un jour plus tard. Contrairement à son nombre de victoires d’étape, son nombre de jours en jaune reste minime.
Origine: collection Marin Van Insberghe
Peyragudes, 13 juillet 2017. En 2017, Fabio Aru devait tenter de remporter le Tour d’Italie dans son pays natal, mais un accident lors de l’entraînement, peu de temps avant le départ, l’en empêche. L’Italien décide alors de tenter sa chance au Tour de France. En France, il porte un coup à tous les favoris dans la cinquième étape vers La Planche des Belles Filles. À un peu plus de deux kilomètres du sommet, Aru place une attaque décisive et s’empare de la victoire du jour. Il dispute les douzième et treizième étapes en jaune, puis doit céder le maillot de leader au grand favori, Chris Froome. Aru tombe ensuite du podium et finit à la cinquième place du classement final.
Origine: collection Marin Van Insberghe
Cholet, 9 juillet 2018. Pour la première fois depuis 2015, un contre-la-montre par équipes est au programme du Tour de France. Une étape captivante pour la Belgique, car deux de nos compatriotes peuvent prétendre au maillot jaune : Philippe Gilbert, avec Quick Step, et Greg Van Avermaet, avec BMC. C’est finalement ce dernier qui remporte, à quelques secondes près, le contre-la-montre de 35 kilomètres avec son équipe. Van Avermaet endosse donc le maillot jaune et n’a pas l’intention de le céder facilement. Lors de l’étape de pavés qui conduit les coureurs à Roubaix, le Belge en jaune termine deuxième. Après le jour de repos, il porte encore le maillot jaune, mais les Alpes sont en vue. Bien que ce terrain ne soit pas celui de Van Avermaet, il défend son maillot bec et ongles et part avec l’échappée en début d’étape. Les favoris se tiennent cois, permettant ainsi à Van Avermaet de conserver son maillot un jour de plus, contre toute attente.
Origine: collection De Velodroom
Intéressant à savoir:
Le Crédit lyonnais (LCL), le sponsor principal du maillot jaune, prolonge son contrat jusqu’en 2022. La banque française participe depuis 1981 à la Grande Boucle et est le sponsor du maillot jaune depuis 1987.
Le Gallois Geraint Thomas, qui a une formation de pistard, court depuis 2010 pour l’équipe Sky, aujourd’hui Ineos. Il s’est d’abord démarqué sur route comme coureur classique, notamment avec une victoire dans le Grand Prix E3, à Harelbeke (2015). Depuis cinq ans, Thomas se concentre sur les courses à étapes. Avec succès. Après avoir remporté, notamment, la victoire finale dans le Paris-Nice (2016), il réalise une grande percée en 2018. Outre le Critérium du Dauphiné, Thomas remporte le Tour de France. Il se révèle plus fort que le leader, Chris Froome, qui doit se contenter d’une troisième place. Après Wiggins et Froome, un troisième coureur de l’écurie Sky remporte donc le Tour de France.
Origine: collection Jasper De Deyne
Fontenay-le-Comte, 7 juillet 2018. Fernando Gaviria s’impose dans le premier sprint de masse du Tour de France ‘18. Peter Sagan et Marcel Kittel se heurtent au jeune Colombien. Gaviria peut ainsi endosser le maillot jaune. Cela faisait quinze ans qu’un Colombien n’avait pas porté le jaune. En 2004, cet honneur était revenu à Hugo Peña. Dans la quatrième étape, Gaviria reproduit son tour de force. Il gagne à nouveau. Même s’il perd ensuite le maillot jaune, le Colombien fait de beaux débuts dans le Tour de France.
Origine: collection Marin Van Insberghe